Entrevues & Interviews

Dimanche 03 Août 2014

Hier soir, malgré la pluie en fin de concert, Gamac a mis une super ambiance !




 Voilà, pour vous qui suivez le blog, l'interview que nous ont accordé Andy Burle (chanteur), Alexandre Videau (guitare, chant) et Mathieu Mulot (chant) :
Eléa : Quel est le message que vous voulez faire passer dans vos chansons ?
Mathieu : Le message numéro un c'est tout simplement de remettre un peu l'humain à sa place. Le remettre au centre de la nature, au centre d'une humanité positive et de bien vivre ensemble.
Alexandre : Oui c'est ça, on lutte contre l'individualisme, la surconsomation, la pollution de la nature et pour les rapports humains. Et après le message principal c'est de garder les yeux ouverts sur ce qu'il se passe, de garder l'esprit critique et de ne pas "se laisser avoir" mais surtout de garder la tête vers les étoiles et de ne pas oublier de rêver parce que c'est souvent les graines de la réalité.
E : D'ailleurs vous citez dans votre nouvel album "n'oublions pas de penser, n'oublions pas de rêver", dans quelle mesure vous l'appliquez à vous même ?
Mathieu : La première mesure c'est d'être là ce soir par exemple, pour nous on s'offre cette partie de rêve, c'est un peu notre rêve à nous qui nous permet d'ouvrir un peu les fenêtres. Et au quotidien on dit "n'oubliez pas de penser" parce qu'il faut garder l'esprit critique.
Alexandre : Après nous on s'applique ça dans le sens où on a tout fait pour aller là dedans, on y croit, c'est aussi un rêve pour nous de vivre de ça, on a tous des âges un peu différents avec parfois des responsabilités mais on quitte tout et on part dedans à fond.
E : Est ce que vous avez vu les films d'Espigoule ?
Tous : Oui !
E : Qu'en avez-vous pensé ?
Alexandre : C'était génial d'attaquer le festival par ça, j'ai trouvé ça énorme, familial.
Mathieu : Après les films en eux même c'est une bonne touche d'humour barré de la garrigue.
Andy : Je trouvais ça intéressant d'avoir une autre approche cinématographique, un autre point de vue, une autre façon de filmer que ce qu'on voit au quotidien au cinéma. C'était intéressant de voir un autre délire et de voir que les gens apprécient tout autant et rigolent tout autant voire plus.
E : Selon vous que peut apporter votre musique au public en live ?
Alexandre : C'est ce dont on parlait la dernière fois, c'est voir comment les gens repartent après notre concert.
Mathieu : Je pense qu'elle peut apporter de la reflection, mais aussi de la bonne humeur, de l'entrain et il y a un côté rassembleur, un côté pas festif mais presque, on enjaille un petit peu les gens.
Alexandre : Ce qui se libère de la scène de Gamac c'est aussi ces rapports humain de famille, d'amitié de longue date et qui fait en sorte que les gens se sentent bien avec nous et c'est ça aussi qu'on recherche.

E : Qu'est ce que vous apporte la musique ?
Alexandre : Nous elle nous permet de ne pas partir en hôpital psy par exemple, c'est une thérapie. Ca nous apporte d'être en phase avec nous même et de toucher le groove du bout des doigts et de se laisser transporter.
E : Comment vous trouvez le cadre ?
Mathieu : C'est tout simplement magique, d'être au coeur de la garrigue.
Alexandre : On est ravis que Montfort ai fait appel à nous et qu'Ama Garrigue (l'association qui organise le festival depuis prêt de 20 ans) nous fasse confiance encore une fois et ça va pile poil dans notre développement au niveau local, ça fait parti des dates qui rassemblent du monde et on est prêt ce soir, on est chaud pour présenter notre nouveau spectacle.
E : Et pourquoi ce nom, pourquoi "Gamac" ?
Mathieu : Parce que ça nous ai venu comme ça, ça nous a été soufflé à l'oreille et que c'est un mot plein d'espoir qui rassemble toutes les choses positives qu'on a envie de transmettre. Ca voulait dire quelque chose en particulier, on ne le dit plus, vous ne saurez pas... C'est tout simplement un mot d'espoir, un mot magique, c'est ce que vous voulez mettre derrière et en général c'est positif.
E : Quels sont vos artistes préférés ? Ceux qui vous ont influencés ?
Alexandre : C'est plus des styles musicaux.
Mathieu : On vient tous d'univers musicaux complétement différents et pour ma part quand j'étais adolescent c'état "I am", "NTM", ces groupes de rap phares de l'époque, puis on s'est rapidement ouverts sur d'autres artistes. On va tous pouvoir citer un artiste de notre adolescence mais après c'est très varié ça passe du reggae au rock, des Doors à Bob Marley en passant par Brassens...
E : Qui écrit les textes ?
Mathieu : C'est Andy et moi qui écrivons la plupart des textes. Alex écrit les refrains.
Alexandre : Chacun écrit ce qu'il chante en fait.
E : Quelles ont été les difficultés pour la sortie du premier album ?
Mathieu : C'était déjà l'argent, la disponibilité de chacun pour trouver du temps. Puis le monde de direction artistique aussi qui nous fait toujours défaut aujourd'hui, on avait choisi de mettre le panel de Gamac qui était trop hétéroclite. C'est un peu ça qui chagrine car dans le milieu professionnel ils ont beaucoup de mal à placer une étiquette sur Gamac.
E : Parce que la musique doit être classée sous une étiquette ?
Mathieu : Oui ils ont besoin de te mettre dans une case pour pouvoir définir, si les gens se demandent ton style et que tu réponds "du Gamac" ça parle à peu de monde si tu connais pas. Donc dans le deuxième album on va essayer de bosser là dessus.
Andy : Puis petit à petit "on se trouve" artistiquement aussi.
E : Et vous envisagez de le sortir quand ce deuxième album ?
Alexandre : On enregistre ça en septembre, donc début 2015 je pense.
E : Qu'est ce que vous ressentez sur scène ?
Mathieu : De la liberté, on est transporté, on est dans le moment "M".
Alexandre : On est vraiment dans le présent.
Mathieu : Oui c'est ça, et c'est assez rare de pouvoir être connecté dans l'instant comme ça et c'est pour ça que quand on est une heure sur scène c'est un partage, tu te sens vivant .
Andy : Tout le monde pense à la même chose.
E : A la base c'était une volonté de créer un groupe exclusivement masculin ou est-ce que ça c'est fait comme ça ?
Mathieu : Je t'avouerais qu'une petite touche féminine n'aurait pas été de refus.
Alexandre (avec humour) : Mais en même temps on se serait tous foutu les uns sur les autres pour la croquer...
Mathieu : Non c'était pas une volonté c'est juste que la vie nous a rassemblé comme ça.


Interview réalisée par Eléa MOURIES.


Samedi 02 Août 2014

Hier soir High Tone a mis une ambiance de folie au festival de Montfort ! Nous avons eu la chance de pouvoir interviewer Fabasstone, un des membres du groupe.




Pour vous, et seulement pour vous, nous publions ici cette interview :

Comment se passe votre tournée ?

Fabasstone : Ca se passe bien, c'est la partie estivale de la tournée. On est plutôt un groupe indépendant, on n'a pas de gros moyens donc on ne tourne pas avec un "tour bus" toute l'année comme ça, en général ce n'est que pour le mois de juillet du coup c'est un peu à moitié vacances et à moitié concerts.

Avez-vous vu les films hier ? Comment les avez-vous trouvés ?

F : J'ai trouvé ça assez génial, on s'est vraiment marré. Il y avait beaucoup d'anecdotes surtout dans le premier ("Les 4 saisons d'Espigoule"). On a bien aimé car il est peut être plus artisanal, c'est leur premier film. Puis c'est très local aussi, on a senti les gens concernés. Le deuxième ("Afrik'aïoli") était quand même plus professionnel au final. J'ai bien aimé le premier.

Avez-vous des projets pour l'avenir ? Peut-être une tournée, un album ?

F : Ouais, ça fait quand même depuis 1998 qu'on a commencé, on est toujours les cinq même musiciens et on ne compte pas s'arrêter. On va sur des projets de disques, de tournées à l'étranger. Mais comme on vient de sortir un disque en mars il faut du temps pour souffler, digérer ce qu'on a fait, prendre du recul pour envisager de nouvelles créations.

Ça fait un moment que vous êtes formés, est-ce que votre musique a évolué avec le temps ?

F : Énormément, on avait une vingtaine d'années quand on a commencé, on en a presque quarante maintenant. Heureusement que ça a évolué. On nous demande souvent de vieux morceaux qu'on ne se sent plus de jouer. Concrètement il y a eu des évolutions techniques au niveau du matériel, on utilise plus d'ordinateurs. Chacun a un peu développé l'aspect technique. Comme on utilise beaucoup de vidéos, de sons, de lumière et de studio, cette partie là a beaucoup progressé. Puis les genres aussi, au début on était plus reggae/dub, mélangé avec des sons hip-hop, techno et un peu ethnique mais la musique progresse et nous avec.

Pourrait-on dire que votre diversité vient de là ?

F : La diversité était là dès le départ, on ne s'est pas cloisonnés à faire que du hip-hop, de la techno ou du reggae. C'est assez éclectique, on a tous des personnalités différentes. On écoute beaucoup de musiques bien au delà de ce que l'on produit. Nous on a toujours voulu créer une fusion, qu'il n'y ai pas de cloisonnement entre les musiques hardcores et douces, urbaines et ethniques... On joue un peu de ces étiquettes pour dégager un genre de fusion et on a pas de chanteur mais on essaie de dégager un message à travers cette ouverture d'esprit.

Quel est le message que vous voulez faire passer ?

F : C'est le métissage, l'ouverture vers son prochain, la diversité. C'est aussi le questionnement, les musiques urbaines très froides qui dénoncent l'oppression du monde moderne. Il y a aussi des musiques ethniques qui peuvent rappeler les valeurs qui viennent de la nature, des traditions. C'est un mélange mais c'est aussi libre à l'interprétation de chaque personne. Ce qui est bien avec une œuvre abstraite, ça renvoi à des sentiments de vécu et chacun construit son message. Ce qui est important c'est plutôt la personne qui écoute, où ça la mène.

Pourquoi avez-vous conçu un spectacle associant musique et vidéo ?

F : Comme on n'avait pas de chanteur, on a senti dès le début l'apport qu'il pouvait y avoir par la lumière et la vidéo et effectivement ce n'est pas la même chose, quand il y a un changement qui se passe dans la musique qui est appuyé par un changement visuel, ça permet des sensations différentes. On avait envie de fusionner les genres mais aussi les techniques.

Réalisez-vous les images vous-même ou est-ce que vous les cherchez ?

F : Au début c'était beaucoup du sampling (échantillonnage), comme pour la musique d'ailleurs, on allait chercher beaucoup de vinyles et plus le temps passe et plus on essaie de réaliser le maximum de choses par nous même.

Qu'est ce que votre musique apporte de plus en live ?

F : Amener de l'ouverture et ne pas cloisonner les genres musicaux permet de réunir les gens venant de plusieurs influences et ils se fusionnent au moment du concert et se découvrent aussi quelque part. C'est ce qu'on essaie d'emmener tout en faisant une musique qui n'est pas commerciale.

Qu'est ce que vous apporte la musique ?

F : C'est toute ma vie. Je ne sais rien faire d'autre. J'ai arrêté les études à 16 ans et je me suis lancé dans un projet de groupe. J'en ai 38 aujourd'hui et je n'ai fait que ça toute ma vie. C'est indissociable de ma personne et de ce dont j'ai besoin.

Comment trouvez-vous le cadre ?

F : J'étais déjà venu ici en 2000, je me rappelais exactement du cadre, comme quoi ça m'avait déjà marqué. Là on a la chance d'être arrivés hier, du coup on se sent un peu comme à la maison.

Qu'est ce que le cadre apporte de plus à votre prestation ?

F : J'adore les concerts en plein air, le cadre est magnifique. Une salle ça résonne, il y a du bruit et tu ne peux pas en sortir, tu peux pas fumer en regardant le groupe c'est plein de libertés en moins.

Qu'est-ce que vous ressentez sur scène ?

F : C'est variable, des fois il y a de la frustration, le son est mauvais et tu n'arrives pas à rentrer dedans. Tu te mets à penser à des trucs qui n'ont rien à voir et là c'est manqué. Le mieux c'est quand tu penses à rien, tu ressens plus rien, que tu es juste dans l'instant présent, tu vibres.

Était-ce une volonté de créer un groupe exclusivement masculin ou est-ce le hasard ?

F : Moi je dirais qu'après autant d'années j'aurais aimé qu'il y ai une fille avec parfois un esprit plus léger. Nous ça n'a pas été le cas, parce que l'on a monté ce groupe à l'adolescence. A cet âge là on est plus cloisonnés dans les groupes. Mais c'est vrai qu'avec le recul, si je devais monter un groupe, j'aimerais m'accompagner de personnalités féminines. Je le regrette même un peu quoi.

Et voilà ! 
Nous vous attendons nombreux ce soir pour V.O.L.U.M.E, Gamac et HK et les saltimbanks !

Vendredi 1er Août 2014

Hier soir ont été projetés deux films de Christian Philibert : Les 4 saisons d'Espigoule et Afrik'aïoli. Nous avons pu interviewer le réalisateur et un des acteurs des films. En exclusivité, nous vous donnons une retranscription de ces rencontres !




Voilà l'interview de Christian Philibert, réalisateur :
Qu'est ce que la projection en plein air apporte à votre film ?
Christian Philibert : C'est une bonne question. Ça crée de la convivialité et du lien social, ce qui reste le but premier de mon cinéma, au delà du divertissement et du témoignage. Quand on se rend au cinéma, il n'y a pas d'occasion d'échanger avec les autres ni avec les acteurs. Cela nous permet aussi de venir à la rencontre de notre public, et donne la possibilité au public se rencontre lui-même. Ça crée des contacts qui n'existent pas dans le cinéma classique.

Trouvez-vous cela plus intéressant que les projections classiques ?
C. Philibert : Complètement. Ça devient une institution de projeter Espigoule en été, c'est bien plus beau. Il fallait tester la sortie en salle, mais sans beaucoup de moyens et de communication, ça n'était pas évident. Mon cinéma est marginal, il n'est pas soutenu par le système. Mais c'est aussi intéressant de proposer quelque chose de différent au public : le cinéma français est formaté.
Que vous inspire le site et sa décoration ?
P : On se sent bien ici. Je n'étais jamais venu mais c'est une belle découverte. L'écran est placé où il faut et je suis content des conditions techniques de la projection. Le son est magnifique et l'image est très belle.
Avez-vous toujours été attiré par le cinéma ?
P : Depuis l'enfance. Mais ça prend du temps de se dire que l'on peut faire du cinéma. C'est vers 18 ans que j'ai réalisé que je pouvais faire ça. Mais quand on ne connait personne dans le cinéma c'est un milieu qui nous est totalement étranger, et très difficile à intégrer. Je n'ai jamais fait l'effort de m'intégrer, j'essaie de faire du cinéma avec mes potes. J'aime bien voir de nouveaux visages, d'autres accents au cinéma, car il n'y a jamais d'accents au cinéma, pourquoi ? Ca m’intéresserais de voir du cinéma qui vient des régions de France. Malheureusement ça n'a pas le droit d'exister. La France est un pays centralisé, tout doit passer par Paris, que ce soit sur le plan économique mais surtout culturel, ce qui est plus embêtant. On ne permet pas l'emergeance de foyers de création, tout doit passer par la capitale. Pour moi, mes films sont une manière de dire "je fais du cinéma ici, et c'est comme ça". Je n'attends pas d'être reconnu à Paris, mon but est d'être reconnu par le public du Sud et de créer des mouvements artistiques qui petit à petit gagnent Paris. On a le droit d'essayer de nouvelles choses, mais c'est très mal vu. C'est un cinéma qu'on a qualifié de régionaliste, d'identitaire, de replié sur lui même. Il existe exactement le même phénomène dans la musique. Il y a beaucoup de points communs entre Espigoule et Massilia Sound System, ça me travaille beaucoup de faire un film sur Massilia.
Donc ce serait dans vos projets de faire un film avec Massilia ?
P : Absolument, avec ou sur Massilia.
Combien avez-vous eu de spectateurs depuis la sortie d'Espigoule ?
P : En salle, de manière officielle comptabilisée par le CNC, plus de 30 milles. Aujourd'hui on ne sait pas combien de personnes ont vu le film avec les projections gratuites et les DVD. 30 milles ça parait peu à côté des 20 millions des "Ch'tis" mais pour un film documentaire c'es déjà un succès. Il ne manquait pas beaucoup de communication pour faire mieux.
Lequel des deux films a été le plus facile à tourner ?
P : J'ai abordé ces films dans le même esprit et avec le même budget, mais Afrik'aïoli a été plus facile avec l'expérience et la prise de confiance en moi. Quand j'ai commencé Espigoule ça ne ressemblait à rien, tout le monde me disait que ça ne pouvait pas marcher. Personne ne comprenait comment ça pouvait faire un film. Quand on débute on est plein de doutes, ça a été beaucoup de souffrance pour moi. Alors qu'Afrik'aïoli a été totalement différent, c'était une magnifique aventure humaine et artistique. Il y a eu une sorte d'aura tout le long, on a vécu une aventure en Afrique extraordinaire et on en garde beaucoup de souvenirs. Ca a été deux semaines de tournage intenses et on a vu ce qu'un touriste ne voit pas. Ce film reste un cran au dessus des autres niveau souvenirs.
Quel est celui que vous avez préféré tourner ? Lequel a été le plus enrichissant ?
P : Il y a eu une grand excitation et une grande pression pour Espigoule qui est mon premier film. Mais Afrik'aïoli a été un moment de grâce particulier. Pourtant Espigoule aussi était magique. Dès qu'on venait tourner, il se passait quelque chose de magique dans le village. Tout le monde était là, prêt à déconner.
Alors Espigoule est un vrai village ?
P : C'est un village à moitié réel et à moitié imaginaire. Le nom a été créé, je l'avais inventé avec mon frère aujourd'hui maire de Ginasservis. Du coup on n'est plus dans le documentaire, ça protège les acteurs, ça permet de pousser le bouchon plus loin tout en restant des personnages de fiction. Puisque je savais bien que je ne portais pas un regard objectif sur le village, je ne voulais pas faire un documentaire sur Ginasservis. Je voulais créer un univers à partir de ce village. Je pars toujours du réel.
A la fin de l'interview, Christian Philibert a rajouté : "vous pouvez trouver toute l'actualité d'Espigoule ainsi que les DVD des films sur espigoule.com. Acheter les films d'Espigoule c'est défendre un cinéma différent et totalement indépendant."



Interview de Jean-Marc Ravera, acteur :
A propos de votre jeu, vous n'êtes pas un acteur de formation classique. D'où vous vient cette aisance face à la caméra ?
Jean-Marc : C'est une question existentielle, il faudrait voir avec mon père et ma mère ! Non sérieusement c'est que du naturel, je vis comme ça. Dans les "4 saisons d'Espigoule" j'étais surpris qu'on vienne m'interpeller pour faire un long métrage dans la mesure où quand on vient te filmer dans ta vie de tous les jours tu as l'impression que ça ne va intéresser personne. Puis tu t'aperçois que par ce biais Philibert a su attirer l'attention. Il y a toujours des petites anecdotes ou de petites situations que chacun a vécu dans sa vie qui rappellent qu'on n'est pas exceptionnel. Moi je suis un grand défenseur de la Provence car je pense que c'est la Jamaïque de l'Europe. Il ne faut pas qu'on perde cet esprit de convivialité, l'esprit d'Espigoule. La société actuelle te pousse à être individualiste alors que l'esprit d'Espigoule c'est pas ça, c'est celui des petites gens.
Philibert avait la même démarche, on ressent dans son discours cette même philosophie. Comment vous êtes-vous rencontrés ? 
JM : Rien de bien exceptionnel. Quand j'ai pris le petit café d'Espigoule j'ai voulu entretenir une espèce de fraternité, de convivialité qu'on avait entre potes, de faire des petits coups comme ça sans haine, sans violence, parce qu'on était comme ça. Et lui ça l'a toujours interpelé, il me demandait de lui raconter nos anecdotes chaque fois qu'il venait au village et on avait déjà fait quelques courts métrages ensembles. Puis un jour il s'est lancé, il a dit "un long métrage ça va le faire, est-ce que tu es d'attaque ?". Et je me suis lancé parce que quand tu arrives derrière ton comptoir, tu montes sur une scène, tu as le devoir de faire quelque chose, d'interesser le client.
Lequel des deux films a été le plus intéressant à tourner ?
JM : Je ne sais pas. Espigoule a été une première expérience de long métrage, je ne savais pas très bien ce que je devais faire mais Christian a su faire pour me laisser m'exprimer.

Des suites sont-elles envisagées ?
JM : Je suis sûr que Philibert est plein de projets, mais le problème reste le financement. Il y a plein de paramètres qui rentrent en jeu. Franchement je ne sais pas trop. Il part dans plusieurs directions. La touche finale je ne sais pas qui va la porter, c'est sûrement lui.
Et vous, si vous aviez une suite à faire, ce serait quoi ?
JM : Je me serais bien vu dans Brésil'aïoli ou Tibet'aïoli. Mais il veut pas le faire, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs...

Interviews réalisées par Eléa, Roxane, Eric, Gaetan et Robin

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